Mesurer l’amélioration de la connaissance des réformes de la politique antidrogue à la suite d’un programme d’éducation policière à Tijuana, au Mexique
Abstrait
Fond
En 2009, la « réforme du narcomenudeo » du Mexique a dépénalisé de petites quantités de drogues, transférant une partie de l’application de la loi sur les drogues aux États et imposant le détournement du traitement de la toxicomanie au lieu de l’incarcération. Les données de Tijuana suggèrent une mise en œuvre limitée de cette politique axée sur la réduction des méfaits. Nous avons étudié si un programme d’éducation policière (PEP) a amélioré les connaissances des agents en matière de politiques sur les drogues et les seringues et visait à identifier les caractéristiques des participants associées à l’amélioration des connaissances en matière de politique s’adressant aux drogues.
Méthodes
Les enquêtes préalables et post-formation ont été auto-administrées par les policiers municipaux pour mesurer les connaissances juridiques. L’impact de la formation a été évalué au moyen de données nominales jumelées appariées à l’aide des tests de McNemar. La régression logistique multivariable a été utilisée pour identifier les prédicteurs d’une meilleure connaissance juridique, mesurée par la capacité des agents d’identifier les dispositions juridiques conceptuelles relatives à la possession de seringues et les seuils de drogues visés par la réforme.
Résultats
Sur les 1 750 répondants qui comparaient la formation avant ou après la formation, les agents ont signalé une améliorationsignificative (p < 0,001) dans leur compréhension technique de la possession de seringues (56 à 91 %) et les quantités de drogues décriminalisées, y compris la marijuana (9 à 52 %), l’héroïne (8 à 71 %) et la méthamphétamine (7 à 70 %). La formation a été associée à un succès encore plus grand dans l’amélioration des connaissances juridiques conceptuelles pour la possession de seringues (67 à 96 %) (p & 0,001), la marijuana (16 à 91 %), l’héroïne (11 à 91 %) et la méthamphétamine (11 à 89 %). Dans la modélisation multivariable, les personnes ayant au moins fait des études secondaires étaient plus susceptibles d’améliorer leurs connaissances juridiques conceptuelles sur la possession de seringues (rapport de cotes ajusté [aOR] 2,6, IC à 95 % 1,4 à 3,2) et décriminalisation de l’héroïne (AOR 2,7, IC à 95 % 1,3-4,3), de la méthamphétamine (AOR 2,2, IC à 95 % 1,4 à 3,2) et de la marijuana (AOR 2,5, IC à 95 % 1,6-4).
Conclusions
La réforme de la politique antidrogue est souvent nécessaire, mais pas suffisante pour atteindre les objectifs de santé publique en raison des lacunes dans la traduction des lois officielles à la pratique policière. Pour combler ces lacunes, les initiatives pep regroupant l’information sur la sécurité au travail avec le contenu juridique pertinent sont clairement prometteuses. Nos conclusions soulignent les efforts supplémentaires nécessaires pour accroître les connaissances techniques du droit auprès du personnel chargé de son application. La professionnalisation policière, y compris les normes minimales d’éducation, semble essentielle pour harmoniser les services de police avec les objectifs de réduction des méfaits.