Épidémiologie de la consommation de substances chez les migrants forcés : un examen systématique mondial

Format
Scientific article
Publication Date
Published by / Citation
Horyniak D, Melo JS, Farrell RM, Ojeda VD, Strathdee SA (2016) Epidemiology of Substance Use among Forced Migrants: A Global Systematic Review. PLoS ONE 11(7): e0159134. doi:10.1371/ journal.pone.0159134
Original Language

Anglais

Keywords
epidemiology
substance use
forced migrants
systematic review

Épidémiologie de la consommation de substances chez les migrants forcés : un examen systématique mondial

Abstrait

Introduction

La migration forcée se produit à des niveaux sans précédent. Les migrants forcés peuvent être à risque de consommation d’alcool ou d’autres drogues pour des raisons comme faire face à des expériences traumatisantes, des troubles de santé mentale comorbides, des problèmes d’acculturation et des inégalités sociales et économiques. Le présent document visait à examiner systématiquement la documentation examinant la consommation de substances chez les migrants forcés et à identifier les domaines prioritaires d’intervention et de recherche future.

Méthodes

Sept bases de données médicales, alliées en matière de santé et de sciences sociales ont été fouillées de la création à septembre 2015 conformément aux lignes directrices de la PRISMA afin d’identifier les articles originaux évalués par des pairs décrivant les résultats relatifs à la consommation d’alcool et/ou de drogues illicites chez les réfugiés, les personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI), les demandeurs d’asile, les personnes déplacées par des catastrophes et les déportés. Une synthèse descriptive des preuves issues d’études quantitatives a été menée, se concentrant principalement sur des études qui utilisaient des mesures validées de la consommation de substances. La synthèse des données probantes issues d’études qualitatives a porté sur l’identification de thèmes importants liés aux contextes et aux conséquences de la consommation d’alcool ou d’autres drogues. Les listes de contrôle du Programme d’évaluation critique (PSE) ont été utilisées pour évaluer la qualité méthodologique des études incluses.

Résultats

Quarante-quatre études quantitatives (82 % transversales), 16 études qualitatives et trois méthodes mixtes ont été incluses. Dix études ont été évaluées comme étant de haute qualité méthodologique (16 %), 39 comme étant de qualité modérée (62 %) et 14 de moins de qualité (22%). La majorité des recherches ont été menées auprès des réfugiés, des personnes déplacées et des demandeurs d’asile (n - 55, 87 %), principalement dans les milieux à revenu élevé. Les estimations de prévalence les plus élevées de la consommation d’alcool dangereux/nocifs variaient de 17 % à 36 % dans les camps et de 4 % à 7 % dans les milieux communautaires. Peu d’études ont recueilli des mesures validées de la consommation de drogues illicites. Sept études ont comparé la consommation de substances chez les migrants forcés à d’autres échantillons de migrants ou d’origine autochtone. Parmi les huit études qui ont mené une analyse multivariable, le sexe masculin, l’exposition aux traumatismes et les symptômes de la maladie mentale ont été couramment identifiés corrélés de la consommation d’alcool ou d’autres drogues.

Conclusion

Notre compréhension de la consommation de substances parmi les migrants forcés reste limitée, en particulier en ce qui concerne les personnes déplacées en raison des catastrophes, du développement et de la déportation. Malgré un nombre croissant de travail parmi les populations de réfugiés, peu d’études comprennent des réfugiés dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, où résident plus de 80 % de la population mondiale de réfugiés. Les résultats suggèrent la nécessité d’intégrer la prévention et le traitement de la toxicomanie dans les services offerts aux migrants forcés, en particulier dans les camps. Des efforts sont nécessaires pour élaborer et évaluer les interventions visant à réduire la consommation de substances et les méfaits connexes.