Lignes directrices sur la consommation de cannabis à faible risque : mise à jour complète des données probantes et des recommandations

Format
Scientific article
Publication Date
Published by / Citation
Benedikt Fischer et al. “Lower-Risk Cannabis Use Guidelines: A Comprehensive Update of Evidence and Recommendations”, American Journal of Public Health 107, no. 8 (August 1, 2017): pp. e1-e12.
Original Language

Anglais

Country
États-Unis
Keywords
cannabis
lower-risk
recommendations
evidence
AJPH

Lignes directrices sur la consommation de cannabis à faible risque : mise à jour complète des données probantes et des recommandations

Abstrait

Contexte : La consommation de cannabis est courante en Amérique du Nord, en particulier chez les jeunes, et est associée à un risque de divers effets néfastes aigus et chroniques sur la santé. Les régimes de lutte contre le cannabis évoluent, par exemple, vers une politique nationale de légalisation au Canada, dans le but d’améliorer la santé publique et exigent donc des interventions fondées sur des données probantes. Étant donné que les résultats en matière de santé liés au cannabis peuvent être influencés par des comportements modifiables par l’utilisateur, les Lignes directrices sur la consommation de cannabis à faible risque (LRCUG) fondées sur des données probantes — semblables à des lignes directrices semblables dans d’autres domaines de la santé — offrent un outil de prévention précieux et ciblé pour améliorer les résultats en matière de santé publique.

Objectifs : Examiner systématiquement, mettre à jour et évaluer systématiquement les données probantes sur les facteurs comportementaux déterminant les effets néfastes du cannabis sur la santé qui peuvent être modifiables par l’utilisateur, et traduire ces données en LRCUG révisé en tant qu’outil d’intervention en santé publique fondé sur un processus de consensus d’experts.

Méthodes de recherche : Nous avons utilisé des termes de recherche médicale pertinents et des stratégies de recherche structurées pour rechercher les bases de données MEDLINE, EMBASE, PsycINFO, Cochrane Library, et des listes de références principalement pour des examens et des méta-analyses systématiques, ainsi que des preuves supplémentaires sur les facteurs de risque modifiables pour les effets néfastes sur la santé de la consommation de cannabis.

Critères de sélection : Nous avons inclus des études si elles se sont concentrées sur des facteurs potentiellement modifiables fondés sur le comportement pour les risques ou les dommages pour la santé liés à la consommation de cannabis, et avons exclu des études si la consommation de cannabis était évaluée à des fins thérapeutiques.

Collecte et analyse de données : Nous avons examiné les titres et les résumés de toutes les études identifiées par la stratégie de recherche et évalué les textes complets de toutes les études potentiellement admissibles à l’inclusion; 2 des auteurs ont extrait indépendamment les données de toutes les études incluses dans cette revue. Nous avons créé des éléments de déclaration privilégiés pour les revues systématiques et les diagrammes de flux de méta-analyses pour chacune des recherches d’actualité. Par la suite, nous avons résumé les données probantes par sujet de facteur comportemental, les classant en suivant la norme (classement des recommandations Évaluation, développement et évaluation; grade) et les ont traduites dans les recommandations du LRCUG par le collectif d’experts auteurs sur la base d’un processus de consensus itératif.

Principaux résultats: Pour la plupart des recommandations, il y avait au moins des preuves « substantielles » (c.-à-d. de bonne qualité). Nous avons élaboré 10 recommandations majeures pour une consommation à faible risque : (1) le moyen le plus efficace d’éviter les risques liés à la consommation de cannabis pour la santé est l’abstinence (2) éviter l’initiation précoce à la consommation de cannabis (c.-à-d. définitivement avant l’âge de 16 ans), (3) choisir le tétrahydrocannabinol (THC) ou le THC équilibré-au-cannabidiol (CBD)–ratio produits de cannabis, (4) s’abstenir d’utiliser des cannabinoïdes synthétiques, (5) éviter l’inhalation de cannabis brûlé et donner la préférence aux méthodes d’utilisation non-fumeurs, (6) éviter les pratiques d’inhalation profondes ou autres à risque, (7) évitez la consommation de cannabis à haute fréquence (p. ex. quotidienne ou quasi quotidienne), (8) s’abstenir de conduire avec facultés affaiblies par le cannabis, (9) les populations à risque plus élevé de problèmes de santé liés à la consommation de cannabis devraient éviter complètement l’usage et (10) éviter de combiner les comportements à risque mentionnés précédemment (p. ex. initiation précoce et consommation à haute fréquence).

Conclusions des auteurs : Les données indiquent qu’une grande partie du risque d’effets néfastes sur la santé liés à la consommation de cannabis peut être réduite par des choix comportementaux éclairés chez les utilisateurs. Le LRCUG fondé sur des données probantes sert d’outil d’éducation et d’intervention au niveau de la population pour éclairer ces choix des utilisateurs en vue d’améliorer les résultats en matière de santé publique. Toutefois, le LRCUG devrait être systématiquement communiqué et appuyé par des mesures réglementaires clés (p. ex. étiquetage des produits du cannabis, réglementation sur le contenu) pour être efficace. Toutes ces mesures sont concrètement possibles dans le cadre de nouveaux régimes de légalisation et devraient être activement mises en œuvre par les autorités réglementaires. L’impact du LRCUG au niveau de la population sur la réduction des risques liés à la consommation de cannabis pour la santé devrait être évalué.

Incidences sur la santé publique : Les régimes de lutte contre le cannabis évoluent, y compris la légalisation en Amérique du Nord, avec des répercussions incertaines sur la santé publique. Le LRCUG fondé sur des données probantes offre un outil potentiellement précieux au niveau de la population pour réduire le risque d’effets néfastes sur la santé de la consommation de cannabis chez les (en particulier les jeunes) utilisateurs dans les contextes de légalisation, et donc pour contribuer à l’amélioration des résultats en matière de santé publique.